" Sophie Patry propose une photographie poétique, allusive et rêvée, lointaine et fragile, d’allure fantastique ou fantasmée, et d’extrême présence. Elle fouille à vif les mystères du visible ".
Par le critique d’Art et conférencier Christian Noorbergen
" Une vague impression. C'est ce qui ressort des photographies noir et blanc de Sophie Patry qui portent en elles la nostalgie d'un souvenir dont les contours s'émoussent et qu'elle fige juste avant qu'il ne disparaisse. Ces images « oscillent entre rêve et réalité » comme elle l'exprime elle-même, une sensation obtenue parce qu'elle travaille en mouvement, en déplaçant l'appareil photo qui devient un pinceau. Il reste une ombre, la trace d'un paysage, une présence fantomatique. Juste une illusion. "
Texte paru dans Beaux-Arts Magazine décembre 2020
de Stéphanie Pioda (journaliste et critique d'Art)
Mon travail photographique se déploie autour du flou, non pas comme accident ou imperfection technique, mais comme un langage visuel à part entière. Le flou est pour moi une manière de déplacer le regard, de faire surgir une autre réalité : il ne gomme pas le visible, il le métamorphose. Il ouvre un champ poétique où l’image cesse de tout dire pour inviter à la rêverie, à l’interprétation, au ressenti. Je le travaille à la prise de vue. Je photographie en mouvement, comme si le temps lui-même s’imprimait sur la pellicule ou le capteur. De ce geste naissent des images instables, hantées, traversées par l’indécision de la forme. Ce sont des territoires où se confondent mémoire et sensation, réminiscence et apparition.
D’abord formée au cinéma et à l’audiovisuel à l’Université Paris VIII, elle s’intéresse à l’image en mouvement, aux jeux d’ombre et de lumière et à la psychologie des personnages. Cette approche sensible et narrative nourrit encore aujourd’hui son regard photographique.
Depuis 2014, Sophie Patry expose régulièrement en France et à l’international (en Allemagne, Belgique, États-Unis, Île de la Réunion, Iran, Irlande, Italie et Suisse). Ses expositions personnelles et collectives ont permis de montrer son travail dans différents contextes, de la galerie traditionnelle aux espaces expérimentaux.
Son œuvre est représentée par la galerie Picot-Le Roy à Paris, la galerie Murmure à Colmar, la galerie Le Linteau Rouge à Saint-Brieuc, et la Chambre Claire galerie à Douarnenez. Elle fait également partie des artistes de la Fondation L’Ermitage à Garches.
Ses images figurent dans plusieurs collections publiques, parmi lesquelles celles de la Ville de Bezons, de la Ville de Vauréal, et de la Maison des Illustres – Atelier Boggio à Auvers-sur-Oise.
Sa démarche traverse également le champ littéraire : Sophie Patry publie ses images dans des revues poétiques et critiques (Dissonances, En attendant Nadeau, Daïmon, l'Ampoule…) et collabore régulièrement avec des écrivains :
Corpus Natura (Jacques Flament Éditions, 2016),
Fragmentations – d’un corps avec Jean-Michel Maubert (LPB Éditions, 2023),
Les amours de Loris » poème d'Ornel Colomb et Sophie Patry (la revue Ce qui reste)
Bord an oabl : Le bord du ciel de Jean-Louis Suignard (Éditions Goater)
Couverture du recueil Faille de Roland Goeller (de la collection Lumen)
Couverture du livre de poésie d'Hervé Martin Sous l'odeur des troènes (éditions Unicité)
Elle a publié plusieurs articles dans des revues telles que Beaux-Arts Magazine, Miroir de l'Art ou encore Focus Vif, et a été invitée pour des entretiens à la radio (RGB, KTB, Radio Rivages) ainsi qu’à la télévision (Colmar TV7).
Elle a réalisé deux résidences artistiques en Belgique, au Fort Saint-Héribert à Wépion et à Champion, qui lui ont permis d’approfondir sa démarche autour du dialogue entre lieux, mémoire et photographie.
En 2019, une photographie de sa série People, présentée par l’Association ADAIS, a obtenu le deuxième prix du concours national du « Géant des Beaux-Arts ». Cette distinction lui a valu une invitation à exposer au Grand Palais, lors d’Art Capital 2020.